Le cabinet Mossack Fonseca veut empêcher Netflix de diffuser «The Laudromat», film inspiré du scandale.
Gary Oldman, Antonio Banderas et Meryl Streep, le dernier opus de Stephen Soderbergh devait connaître une sortie mondiale sur Netflix demain. C’était compter sans les associés de Mossack Fonseca & Co, cabinet d’avocats à l’origine des Panama Papers. Mardi, ils ont déposé une plainte contre la plateforme américaine de divertissement, notamment pour diffamation. Ils ont aussi demandé le blocage de «The Laudromat» (la laverie automatique). Ce film s’inspire du scandale financier de 2016, qui avait révélé les pratiques de riches et puissants mettant leur argent à l’abri dans des sociétés offshore.
«Préjudice irréparable» invoqué
Poursuivis au Panama, où ils doivent être jugés, et sous enquête aux États-Unis, les fondateurs du cabinet, Jürgen Mossack et Ramon Fonseca, reprochent à la satire de Soderbergh de les dépeindre comme des vilains liés aux meurtres des cartels ou nettoyant l’argent sale des gangsters russes. Un «préjudice irréparable», estiment-ils.
C’est le type de situation où des mesures provisionnelles peuvent être demandées, observe François Roux, bâtonnier de l’ordre des avocats vaudois. Car la fiction pourrait influencer la perception qu’ont des accusés les juges ou les jurés.
Netflix n’a pas encore livré ses arguments pour contrer le blocage du film. Mais le gros battage médiatique qu’ont déjà suscité les Panama Papers en fera sans doute partie.